Science fiction is the only genre that enables African writers to envision a future from our African perspective.
Nnedi Okorafor, author of the award winning The Shadow Speaker (2007)
What is exactly is African Electronics?
Artist Serge Attukwei Clottey views ‘African Electronics’ as a call for African empowerment, and a celebration of the innovation and energy which has been flowing through the continent for centuries. This film follows Serge in his studio and at Chale Wote street art festival as he explores how creative young Africans are taking charge of their future by embracing the cultural and natural richness…
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Chaque fois que les liens familiaux se défaisaient, chaque fois qu'on se dressait contre son semblable, l'Histoire se répétait. Douloureusement, impitoyablement, dans un entre-soi subsaharien. La traite négrière était à inscrire au patrimoine tragique du genre humain. Parce qu'elle avait impliqué des régions différentes du monde. Parce que les bourreaux n'avaient pas été que d'un seul côté. Parce qu'elle était, à cette échelle-là, le premier crime contre l'humanité dont on ait gardé trace. Celui qui trop longtemps ignoré, avait engendré les autres. Une fois qu'on avait réduit des humains à cela, qu'hésiterait-on à commettre? Devant quoi reculerait-on? Aux quatre coins du monde on se surpasserait pour défier l'horreur. La zone subsaharienne du Continent était concernée au premier chef. Elle avait été la source unique du trafic. On ne s'étaient pas servi ailleurs. Et depuis, les rapports de cette région avec le reste du monde demeuraient les mêmes. Elle était le puits sans fond d'où les autres tiraient leur croissance. Et, comme par le passé, il se trouvait toujours une main autochtone pour participer au crime. Les soulèvements populaires observés çà et là, loin du regard de la Communauté internationale, ne venaient jamais à bout des régimes scélérats. Le mal venait de loin.
Léonora Miano, Les aubes écarlates. Sankofa cry. Plon, 2009.
Isuama Ibo. Isu tribe. ‘Okorosie’ masquerade. Masks called ‘Nwanyioma’ and ‘Akatakpuru’ 1931 Vintage Nigerian photos
Trois nouveaux ouvrages qui vont encore renforcer la position très spécifique de l'Afrique du Sud dans la production de science-fiction africaine. Merci à Lauren Beukes qui a travers son blog promeut cette création littéraire et nous permet ainsi d'y avoir accès.
"The space Race", Alex Latimer, Umuzi.
"Apocalypse Now Now", Charlie Human, Umuzi, 2013.
"The Three", Sarah Lotz, Hodder & Stoughton, et en français "Trois" aux Editions Fleuve Noir. A paraître en mai 2014.
luvale dancer, makishi festival, Rhodesia (Zimbabwe)
Publié dans le magazine du Goethe Institut RDC
Vu d’Occident il semblerait que le futur devienne une notion obsolète voire une vision inquiétante. Mais sur le continent africain la perspective est tout autre portée par la mondialisation, l’essor des technologies numériques et une jeunesse qui veut croire que de nouvelles perspectives s’ouvrent à elle. Alors qu’une élite entreprenante emboite le pas au modèle techno-capitaliste néolibéral, des voix se font entendre pour imaginer des futurs non alignés sur les modèles de développement occidentaux qui ont largement montré leurs limites.
En Europe le futur serait-il devenu une notion obsolète? Les crises à répétition du capitalisme financier, la menace d’un changement climatique dont les effets destructeurs seraient irrémédiables pour la planète, la multiplication des conflits et les mouvements massifs de population qui en résultent, l’écart croissant séparant les plus riches des plus pauvres, nourrissent le sentiment que ce qui est « à venir » n’est peut-être plus du tout désirable.
Du côté des États-Unis, le futur apparait totalement confisqué par les projections des maîtres de la Silicon Valley. À travers le projet trans-humaniste développé au sein des laboratoires de la Singularity University fondée par le futurologue Ray Kurzweil, les grandes entreprises de la révolution numérique prétendent relancer le progrès grâce principalement aux recherches dans les neurosciences qui pourraient transformer notre humanité. En attendant l’avènement d’un être nouveau issu de l’union de l’homme et de la machine, elles inondent le monde de gadgets technologiques plus futuristes les uns que les autres destinés à remporter notre adhésion.
Mais ces deux visions ne prennent pas en compte les profondes transformations géopolitiques amorcées au siècle dernier qui façonnent les débuts du XXIe siècle. En effet, l’entrée de nouveaux acteurs dans la politique et l’économie mondiales ont provoqué des transferts de pouvoirs et fait émerger des puissances alternatives. De ce monde multipolaire dont l’Occident n’est plus le centre surgissent de nouvelles représentations qui fonctionnent comme autant d’outils collectifs de spéculation et mettent à jour de nouvelles potentialités.
Avec des taux de croissance positifs, des ressources premières stratégiques, un équipement technologique grandissant et une population majoritairement jeune – en 2050 le continent africain comptera 2,4 milliards d’Africains dont près de la moitié aura moins de 18 ans et dont 60 % vivra dans les villes –, l’Afrique dispose d’atouts générateurs d’une dynamique qui fait d’elle le continent du futur. Mais si l’Afrique est le continent du futur, il n’en reste pas moins qu’à l’heure actuelle, un Africain sur deux est encore en situation de grande pauvreté. La conjonction population majoritairement jeune / taux de chômage élevé / urbanisation galopante / incapacité actuelle des gouvernements à satisfaire les besoins en énergies prévaut dans de nombreux pays et est potentiellement explosive. Les très convoités minerais de l’électronique – la cassitérite, le coltan, la wolframite et l’or qui entrent dans la fabrication de la majorité des produits électroniques – sont avant tout des facteurs de conflit. Et depuis quelques années, le continent abrite parmi les plus grandes déchetteries à ciel ouvert de matériel électronique au monde.
Face au grand écart que vit le continent au quotidien, des voix s’élèvent pour défendre l’idée que si l’Afrique veut élaborer des futurs qui lui soient profitables, il lui faut accomplir une profonde révolution culturelle.
C’est ce à quoi s’attachent deux initiatives remarquables, portées d’un côté par un économiste et écrivain sénégalais, Felwine Sarr et de l’autre, par un collectif, le WɔɛLab au Togo.
La démarche de Felwine Sarr développée notamment dans son dernier ouvrage, Afrotopia, se revendique comme une « utopie active » et pourrait peut-être bien devenir le terreau d’un mouvement intellectuel et artistique. Pour l’économiste, ce dont souffre l’Afrique, c’est avant tout d’un déficit « d’une pensée et d’une production de ses propres métaphores du futur ». Pour que le continent puisse « se penser, se représenter, se projeter » Felwine Sarr prône le non alignement sur les modèles de développement tels qu’ils ont été conçus par les puissances occidentales et qui fonctionnent pour l’Afrique comme l’objectif à atteindre quelqu’en soit le coût humain, culturel et social. C’est en opérant la rupture et en procédant à une archéologie des cultures locales que le continent africain parviendra à mettre en place des modèles autochtones « plus conscients, plus soucieux de l’équilibre entre les différents ordres, du bien commun et de la dignité ». Au delà, c’est en trouvant sa force propre que l’Afrique pourra contribuer à « porter l’humanité à un autre palier ».
Ouvert en 2012 par l’architecte / anthropologue Sename Koffi Agbodjinou, le WɔɛLab qui se définit comme le premier espace de démocratie technologique est également une utopie active. Ce fablab / hackerspace / incubateur / école, revendique l’action « par la base et pour la base », combat la notion de propriété et a pour ambition de redonner aux citadins une capacité d’action en articulant réapropriation des savoirs vernaculaires, technologies numériques, culture du partage et intelligence collective. Concretement, sa démarche consiste à transposer en milieu urbain des modes de fonctionnement traditionnels qui ont prouvé leur efficacité, comme par exemple les enclos d’initiation (espaces d’apprentissage dans lesquels les jeunes réunis par tranche d’âge sont accompagnés pour détecter leur compétences et les transformer en savoir-faire) à les mettre au service d’innovations technologiques utiles et viables économiquement. Il s'est récemment distingué à l’échelle internationale en concevant la première imprimante 3D quasiment exclusivement à partir de déchets informatiques recyclés.
Ces démarches nous suggèrent que pour penser le futur de l’Afrique il convient donc de se placer dans une perspective plurielle et non alignée, de penser avec les capacités d’anticipation autochtones et contre les rémanences du colonialisme soutenues par la globalisation et son modèle économique « star », l’ultra libéralisme.
Oulimata Gueye
WɔɛLab http://www.woelabo.com/
Felwine Sarr, Afrotopia, Philippe Rey, Paris 2016, 160 pages.
Stary Mwaba: Life on Mars
6–29 March 2015
Künstlerhaus Bethanien Kottbusser Strasse 10 10999 Berlin Germany www.bethanien.de
You deserve to take up space
Chimamanda Ngozi Adichie (via manufactoriel)
"Of whom and of what are we contemporaries? And, first and foremost, what does it mean to be contemporary?" Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain?, Paris, Rivages, 2008. Photo: Icarus 13, Kiluanji Kia Henda
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