On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule partie de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue.
Delphine de Vigan, No et moi
Ces gens-là ! Ils se grattent l’oreille gauche de la main droite.
Gabriel Faye, Petit Pays
Quand mon fils est mort aux côtés de son père à Al-Alamein, les gens qui me présentaient leurs condoléances ajoutaient souvent : "La vie continue", pour me réconforter. Quelle bêtise, me disais-je. Bien sûr que non elle ne continue pas. C'est la mort qui continue.
Le Cercle Littéraire des Amateurs d'Épluchures de Patates, Mary Ann Schaffer et Annie Barrows
Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite. Je me sentais à l'arrêt à chaque point. Impossible d'avancer. C'était une sensation physique, une oppression. J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer. Alore j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi.
David Foenkinos, Charlotte
We can send supersonic planes and rockets to the space, and identify a criminal from a hair or a tiny flake of skin, and grow a tomato you can keep in the fridge for three weeks without it getting a wrinkle, and store millions of pieces of information on a tiny chip. We're capable of letting people die in the street.
Delphine de Vigan, No et moi, translated by Georges Miller
Un tableau, un vraiment grand tableau est assez fluide pour se frayer un chemin dans l'esprit et le cœur sous toutes sortes d'angles différents, selon des modes uniques et particuliers. À toi, à toi. J'ai été peint pour toi.
Donna Tart, Le Chardonneret
Pas craintif, pas même désespéré, mais inébranlable et tenant sa place. Refusant de se retirer du monde.
Donna Tartt, Le Chardonneret
Moi, je sais qu'ils ont en partie gagné parce qu'ils ont réussi à me mettre en tête que j'aurais préféré être un homme.
Alice Zeniter, L’Art de Perdre
“Récapitulons. Petite, je voulais devenir Dieu. Très vite, je compris que c'était trop demander et je mis un peu d'eau dans mon vin de messe : je serais Jésus. J'eus rapidement conscience de mon excès d'ambition et acceptai de "faire" martyre quand je serais grande. Adulte, je me résolus à être moins mégalomane et à travailler comme interprète dans une société japonaise. Hélas, c’était trop bien pour moi et je dis descendre d’un échelon pour devenir comptable. Mais il n’y avait pas de frein à ma chute sociale. Je fus donc mutée au poste de rien du tout. Malheureusement — j’aurais dû m’en douter —, rien du tout, c’était encore trop pour moi. Et ce fut alors que je reçus mon affectation ultime : nettoyeuse de chiottes.”
Amélie Nothomb, Stupeur et Tremblements
Aux funérailles du Premier Ministre Zhou Enlai, je me suis rendu sur la place Tiananmen, j'ai lu les pancartes et les lettres que les gens avaient laissées. Je les ai mémorisées. “Et je le dis à la face du monde : Je - ne - crois - pas - en - toi ! / Je ne crois pas que le ciel est bleu, / Je ne crois pas que les rêves sont faux, / Je ne crois pas à la mort sans contrepartie” Tout le monde les a lues et je me suis demandé ce qui arrive quand cent mille personnes mémorisent le même poème. Est-ce quelque chose change ?
Des citations/extraits qui m'ont touchée peandant mes lectures
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