Africain #makers #DoITYourself #Woelab #Togo #Lome
Fantasma - Eye Of The Sun (Official)
Selly Rabi Kane / Fashion / Senegal
'Seraka' is the name of a RTW label founded by 'the unconventional' Senegalese designer Selly Raby Kane whose good-humored personality is constantly fed by music, street art and cartoons in creating a free-spirited urban style. Pop and sophisticatedly Afro, her s/s 2013collection shows trends and influences from ethnic style and digital prints: Selly skillfully mixes tribal motifs with modern patterns in her dresses making explicit her natty approach.
Jeudi 17 octobre 2013, 18.00-20.00 - Salle D02, Université Paris 8 Saint-Denis.
C’est une rencontre intéressante car Achille Mbembe vient présenter son dernier ouvrage au Laboratoire des Théories du Politique de l’Université de Paris Saint-Denis et discute avec trois chercheurs importants qui interrogent sans cesse la marge et l’ailleurs pour décortiquer les mécanismes politiques économiques et sociaux à l’œuvre dans la société française contemporaine.
Image : La photo de l'américain John Stanmeyer qui a remporté le World Press Photo 2013 *
Depuis quelques jours le titre de ce terrible « fait divers » circule dans la presse et les réseaux sociaux liés aux questions de droit d'asile et d'immigration.
Après vingt-cinq jours de voyage en mer et arrivés à Marseille le 10 décembre, deux jeunes guinéens font une demande d'asile qui leur est refusée par la Police Aux Frontières avec notification de refus d'entrée sur le territoire. Les deux jeunes hommes sont immédiatement remis dans un bateau qui est censé les ramener à leur point de départ. C'est en tentant de s'échapper à la nage qu'un des deux meurt par noyade, à l'entrée du port de Marseille.
Je repense à ce passage dans Pour la paix perpétuelle d’Emmanuel Kant : « Hospitalité signifie le droit qu’à un étranger arrivant sur le territoire d’un autre de ne pas être traité en ennemi par ce dernier [...], le droit qui revient à tout être humain de se proposer comme membre d’une société, en vertu du droit à la commune possession de la surface de la Terre, laquelle, étant une sphère, ne permet pas aux hommes de se disperser à l’infini, mais les contraint à supporter malgré tout leur propre coexistence, personne, n’ayant plus qu’un autre le droit de se trouver en un endroit quelconque de la terre ».
Je repense à ce passage de L'Intrus de Jean-Luc Nancy : « L'intrus s'introduit de force, en tous cas sans droit ni sans avoir d'abord été admis. Il faut qu'il y ait de l'intrus dans l'étranger, sans quoi il perd son étrangeté. S'il a déjà droit d'entrée et de séjour, s'il est attendu et reçu sans que rien de lui reste hors d'attente ni hors d'accueil, il n'est plus l'intrus, mais il n'est plus, non plus, l'étranger. Aussi n'est-il ni logiquement recevable, ni éthiquement admissible, d'exclure toute intrusion dans la venue de l'étranger. […] Accueillir l'étranger, il faut bien que ce soit aussi éprouver son intrusion. »
Je repense à La Blessure, le film de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval qui ne nous épargne ni le non respect par la Police des droits élémentaires des demandeurs d’asile, ni la violence qui accompagne les reconduites, ni l’errance qui sera le sort de ceux qui pourront finalement rester.
Je repense à Abasse NDione et son roman Mbëkë mi. A l’assaut des vagues de l’Atlantique. témoignage de ceux qui ne veulent pas être la variable d’ajustement dans leur pays mais qui ce faisant endossent le statut de damnés de la terre.
Combien de films, de livres, d’images faudra-t-il encore produire pour rendre insupportable le fait de mourir pour avoir refusé l’assignation à la misère?
La photo de l'américain John Stanmeyer, illuminée uniquement par le clair de lune et les écrans de téléphones portables, a été prise en février 2013 sur une plage de Djibouti, lieu de transit des migrants en provenance de la Somalie, de l'Éthiopie ou de l'Érythrée. La photo de John Stanmeyer «est connectée à tant d'autres sujets: elle ouvre la discussion au sujet des technologies, de la mondialisation, des migrations, de la pauvreté, de l'aliénation, d'humanité», a déclaré un membre du jury, Jillian Edelstein.
Making Africa - A continent of Contemporary Design Architecture of Independence - African Modernism Vitra Design Museum & Vitra Design Museum Gallery, Bâle - Suisse / Février - Septembre 2015
1962-1970, Abidjan
© Iwan Baan, Hôtel Ivoire, Abidjan (Côte d’Ivoire), Heinz Fenchel et Thomas Leiterdorf, 1962-1970. (Vitra Design Museum)
2081, Lagos
© Olalekan Jeyifous (vigilism.com) et Wale Oyejide (ikirejones.com),“Idumota Market, Lagos 2081”.
Depuis quelques années, l’Europe redécouvre une Afrique porteuse d’une liberté et d’une capacité d’innovation qu’elle semble lui envier. Si le continent séduit c’est parce qu’il montre, du Sénégal au Kenya, du Niger à l’Afrique du Sud, le visage d’une hypermodernité faite d’une culture urbaine, cosmopolite et technophile. Cette « actualité » nous renvoie à une autre inscription historique de l’Afrique comme dernière frontière de la modernité aux yeux du monde occidental : « les Indépendances ».
1957, 1958, 1960, années phare du continent africain. De plus en plus nombreux, les pays colonisés accèdent à l’Indépendance, faisant de l’Afrique le dernier terrain en date du laboratoire de la contemporanéité. Cette dynamique va en partie se concrétiser par l’émergence d’une architecture expérimentale voire futuriste, espace concret de la nouvelle puissance d’action des jeunes nations continentales.
Mais projets utopiques et réalisations concrètes vont progressivement tomber dans l’oubli et en 2010 lorsqu’il s’agit de fêter les cinquantenaires des indépendances africaines, de nombreuses voix s’élèvent pour regretter qu’il n’y ait rien à célébrer.[1]
2015, le regard médiatique a de nouveau changé. En effet, depuis quelques années, l’Afrique est le continent des pourcentages de croissance insolents eu égard aux maigres performances des pays occidentaux et européens en particulier. En 2050, un quart de la population mondiale vivra en Afrique dont la moitié dans les villes et en 2100, le continent abritera 4,2 milliards d’êtres humains.[2] C’est la région la plus dynamique au monde en matière de croissance et d’impact de la téléphonie mobile.[3] Limités aux usages des technologies il y a peu de temps encore, les africains rejoignent les acteurs de la révolution numérique. C’est vertigineux !
Mais plus fondamentalement encore, si l’Afrique est importante c’est “ parce qu’un milliard de personnes vivent en Afrique et se positionnent chaque jour dans des structures de pensée imaginatives et conceptuelles extrêmement complexes, de façon à promouvoir les idées, la vie et les communautés, mais aussi les théories des objets, des consommateurs et leurs articulations ”, souligne Okwui Enwezor, le directeur artistique de la prochaine Biennale Internationale de Venise. Et il rappelle judicieusement, “ avant d’être à la mode, l’Afrique existe déjà en tant que telle ”.
© Iwan Baan, "Chai House, (Architects unknown)," Nairobi, ca. 1970. (Vitra Design Museum)
Il n’est donc pas étonnant que ces deux périodes soient mises en parallèle dans la double exposition du Vitra Design Museum de Bâle qui tient actuellement sur le prestigieux campus de la société Vitra en Suisse.
La première, Architecture of Independence - African Modernism qui se tient à la Vitra Design Museum Gallery est relativement modeste dans sa présentation mais majeure de part la qualité du travail de recherche et de documentation. L’exposition documente les grands chantiers post-indépendances qui vont faire du continent un acteur remarquable de l’histoire récente de l’architecture. Une cinquantaine de bâtiments sont passés en revue, parmi lesquels le prestigieux hôtel Ivoire d’Abidjan (1963-1970) qui marquera un moment des échanges avec Israel —dont la récente accession à l’Indépendance (1948) en fait un compagnon naturel et un partenaire dans le processus d’émancipation. Les pavillons de la Foire Internationale de Dakar (FIDAK) (1974) conçue par les architectes français Lamoureux, Marin et Bonamy. L’Assemblée Nationale de Zambie à Lusaka (1966), ou encore l’incroyable discothèque de Nairobi, la Chai House (années 1960), aux allures d’OVNI qui a malheureusement été détruite en 2014. L’exposition est basée sur les recherches de Manuel Herz, architecte et auteur. Elle présente de précieux documents d’archives, plans, cartes postales, coupures de presse, reportages filmés, textes. Un ouvrage riche en iconographie African Modernism, accompagne l’événement.
© Iwan Baan, La Pyramide, Abidjan (Côte d’Ivoire), Rinaldo Olivieri, 1973. (Vitra Design Museum)
La seconde exposition est audacieuse, autant dans le positionnement que dans le format de présentation des œuvres.
En effet « Making Africa. A continent of Contemporary design », a pour ambition de « renouveler le regard sur le design contemporain en Afrique » et entend mettre en évidence l’importance et la pertinence des réponses apportées au quotidien par les africains pour faire face aux conditions de vie locales si souvent chaotiques.
Comme le souligne les organisateurs, loin d’être cantonnée à des productions artisanales pour attentes exotiques, « l’Afrique se fait une terre d’expérimentation des nouvelles approches et solutions qui seront employées dans le monde entier : le design du XXIe siècle et ses effets futurs sont ici bien visibles ».
© Vigilism, Cardboard Cityscape, 2014 © Olalekan Jeyifous
Ici, les artistes, designers, chercheurs, ne se revendiquent ni magiciens, ni gourous, leurs productions n’entendent pas s’inscrire dans une démarche monumentale. L’heure est productions tangibles, aux expériences collaboratives, aux utopies réalisées dans un environnement immédiat.
Ils interrogent la pertinence de notions économiques telles que l’informel, politiques et sociales telles que le traitement de l’homosexualité ou la place de l’enseignement, ou encore sociétale comme le rôle des médias dans la constructions des identités. Films, productions vidéo, objets futuristes, jeux vidéo, mode, photographies, les frontières entre les disciplines sont volontairement balayées.
Dans ce monde à venir, marqué par d’intenses bouleversements économiques, technologiques, politiques et esthétiques, l’Afrique à de nouveau quelque chose à apporter au monde. Loin des ambitions monumentales des années 1960, les artistes du XXIe suggèrent que le futur c’est aujourd’hui et qu’il est cyberpunk!
Oulimata Gueye
Justin Plunkett, Con.Struct, 2013 © Justin Plunkett
Architecture of Independence. African Modernism : 20.02 - 31.05.2015
Making Africa. A continent of Contemporary design : 14.03 - 13.09.2015
Maker Library Network - 12.06 - 30.08.2015
L’exposition est divisée en quatre parties : le Prologue qui entend poser les éléments du débat et questionner le régime de représentation de l’Afrique aujourd’hui. I and We : la création est le fruit de recherches, de réflexion partagées, de réappropriation et d’expression de ces prises de position. Space and Object : dans une environnement majoritairement urbain comment penser l’espace, les technologies et les objets qui vont avec? Origin and Futur : le continent se tourne résolument vers le futur et réinterprète son futur antérieur.
10 noms à retenir :
XP & | Développer Design Ltd Tahir Carl Karmalli, Dennis Muraguri, Tonney Mugo Pierre-Christophe Gam Ynka Llori Phetogo Tshepo Mahasha Bull Doff Fabrice Monteiro Vigilism Kai Krause Saki Mafundikwa Selly Raby Kane
Expand Design Ltd, Splice, 2012 © Ifeanyi Oganwu
Notes :
[1] « Nous voici donc en 2010, cinquante ans après la décolonisation. Y a-t-il vraiment quoi que ce soit à commémorer ou faut-il au contraire tout reprendre ? Restauration autoritaire par-ci, multipartisme administratif par là ; ailleurs, maigres avancées au demeurant réversibles ; et, à peu près partout, niveaux très élevés de violence sociale, voire situations d’enkystement, de conflit larvé ou de guerre ouverte, sur fond d’une économie d’extraction qui, dans le droit fil de la logique mercantiliste coloniale, continue de faire la part belle à la prédation. Voilà, à quelques exceptions près, le paysage d’ensemble. » Achille Mbembe;http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/01/aux-africains-de-se-battre
[2] Un quart de la population mondiale vivra en Afrique d'ici 2050, a annoncé mardi 12 août l'Unicef, alors que les taux de natalité continuent d'y augmenter rapidement. « Sur la base des tendances actuelles, d'ici 35 ans, 25 personnes sur 100 seront des Africains », selon un rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance présenté à Johannesburg. A cette date, 40 % des enfants de moins de cinq ans dans le monde vivront sur le continent. Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique et première puissance économique du continent, représentera à lui seul 10 % des naissances dans le monde d'ici 2050. La population africaine, qui compte actuellement 1,2 milliard d'habitants, doublera d'ici le milieu du siècle et atteindra 4,2 milliards d'ici 2100, selon l'Unicef. Cette croissance démographique entraînera une surpopulation encore plus forte, et d'ici la fin des années 2030 la plupart des Africains vivront dans des villes. http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/08/12/en-2050-un-quart-de-la-population-mondiale-sera-africaine_4470663_3244.html
[3] http://www.agenceecofin.com/mobile/1311-15039-l-afrique-subsaharienne-la-region-la-plus-dynamique-du-monde-en-telephonie-mobile
Images: makerfaire Africa, Lagos, atelier Hackidemia.
« Les mouvements d'ouverture qui ont caractérisé le web (open source, open innovation, open data, open science, open education) ne concernent plus seulement une avant-garde de programmeurs idéalistes. Ils ont donné naissance, notamment sur les campus américains, à une nouvelle culture de la transmission, de l'apprentissage et de l'innovation. Ils bouleversent aujourd'hui jusqu'aux organisations les plus rigoureuses, y compris la recherche scientifique. De nombreuses activités il y a peu très élitistes, doivent désormais apprendre à s'adresser au plus grand nombre et à puiser dans la force créatrice de ce grand nombre. » François Taddei
Hackidemia est un principe de « laboratoire mobile » conçu par Stefania Druga, qui a pour objectif de familiariser les jeunes enfants et les adolescents aux sciences et aux technologies numériques par l’appropriation directe et le jeu. Pour Stefania Druga, qui a été formée à l’ingénierie pédagogique au Centre de Recherches Interdisciplinaires de l’Université de Paris Descartes dirigé par François Taddei, il est important que les enfants mettent « la main à la pâte », expérimentent, créent des robots et des prototypes pour découvrir et comprendre comment ça marche. C’est le passage idéal pour pouvoir accéder par la suite à des technologies plus complexes. Savoirs-faire partagés, créativité, mutualisation, propagation virale sont les bases de son organisation.
J’ai pu voir Stéfania à l’œuvre à Lagos l’année dernière pendant la Makerfaire Africa lors d’ateliers remarquablement bien menés. Elle revient -au sein d'un groupe élargi- avec le projet Afrimakers qui vise à ouvrir des hubs de formation dans sept villes en Afrique l’année prochaine et lance une campagne de crowdfunding. A suivre donc...
Currently at @cccadi “Mulheres de Axé: Celebration of the Sacred Power of Women of Spirit” event in #Harlem This is The goddess Iemanja. #brazil #spirituality #orixas #iemanja #candomble #africandiaspora #africanspirituality
"Of whom and of what are we contemporaries? And, first and foremost, what does it mean to be contemporary?" Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain?, Paris, Rivages, 2008. Photo: Icarus 13, Kiluanji Kia Henda
201 posts