I Will by Kwesi Abbensetts
Le savoir est l’unique fortune qu’on peut donner entièrement sans en rien la diminuer. Amadou Hampathe Ba
LaToya Ruby Frazier, Grandma Ruby’s African Statue Heads from the project The Notion of Family, 2007
Cristina De Middel photojournaliste de formation, a choisi il y a quelques années de quitter le domaine strictement journalistique pour raconter des histoires avec ses photos et s'applique à brouiller les pistes entre réel, fantastique et fantaisiste. En 2012, la série "Afronauts" —interprétation personnelle du projet du zambien Edward Festus Makuka Nkoloso d'envoyer une navette spatiale sur la lune avant les Américains et les Russes—, lui confère une rapide notoriété. En 2013, invitée par le Lagos Photo Festival, elle s'appuie sur le célèbre roman du Nigérian Amos Tutuola, "Ma vie dans la brousse des fantômes" pour réaliser une série de portraits des habitants de Makoko, un quartier pauvre à la périphérie de Lagos.
De passage à Paris, pour le salon Paris Photo, Cristina De Middel nous présente sa démarche dans laquelle science-fiction et Fantasy tentent de déplacer le champs des représentations de l'Afrique.
Voir les photos de "This is what hatred did" sur le site du Lagos Photo Festival
Oulimata Gueye
“In science fiction novels and dramas, the evil or oppression to be resisted is often systemic, and identifiable as a human construct, the outcome of a complex web of causality…”
Angolans have found a clever way to share files using Wikipedia Zero and Facebook’s Free Basics, but what happens to the existing Wikipedia community?
New Joburg: another @ikirejones collaboration:: www.ikirejones.com GET FRESH. #art #design #fashion #style #menswear
Ce matin sur France Culture l’économiste français, Nicolas Baverez, présentait son dernier ouvrage écrit sur le mode du roman d’anticipation, Lettres béninoises, dans lequel en 2040, un béninois, premier africain à diriger le FMI raconte à ses proches l’état de récession dans lequel il trouve la France. Comme en réponse, le journaliste Xavier De La Porte opposait un autre scénario anticipateur défendu par les Singularistes : celui d’une post-humanité dans laquelle l’humain aurait considérablement augmenté ses capacités en fusionnant avec les machines. Ce scénario est aujourd’hui réellement développé au sein de la Singularity University, elle-même portée par Google, la NASA et Ray Kurzweil, un scientifique/homme d’affaire/visionnaire.
A l’écoute de l’émission, je me suis demandé qu’elle était la place accordée au final à l’Afrique dans ces deux scénarii et à quoi pouvait-elle servir?
En fait, dans le premier, Lettres béninoises, l’Afrique fait partie d’un dispositif qui doit fonctionner comme un électrochoc pour que justement le scénario d’une faillite de la France n’advienne pas et dans le second, elle est totalement absente, du moins dans la façon dont Xavier De La Porte a monté sa chronique.
Cette absence contraste avec à la récente campagne L’Afrique connectée de Google qui se place comment étant au cœur du développement de l’Afrique. A travers une série de vidéos, Google montre comment des entrepreneurs africains « réussissent » professionnellement grâce justement aux outils du web et à Google.
Pourtant, à faire défiler les films très courts de la campagne, il en ressort une impression d’uniformisation qui s’oppose singulièrement à cette notion de Singularité défendue par la firme internationale et qui me fait penser que -quand même- Google défend une vision totalitaire d’un monde dans lequel nous devrions tous ressembler à l’idée qu’elle se fait du futur à savoir : un monde de technocrates blancs, masculins et singulièrement âgés.
Face à ces deux positions qui au final évacuent l'idée d'une participation active de l'Afrique, il me semble que la science-fiction africaine a un rôle à jouer. Celui d’écrire des histoires dans lesquelles il n’est fait table rase ni du passé, ni de la différence, ni de l’empathie, ni de la Nature et de la magie. Un monde multiple et donc chaotique mais singulièrement vivant.
Kerry James Marshall, Black Artist (Studio View), 2002
Demetrius Oliver, Till, 2004
"Of whom and of what are we contemporaries? And, first and foremost, what does it mean to be contemporary?" Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain?, Paris, Rivages, 2008. Photo: Icarus 13, Kiluanji Kia Henda
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