Je me suis assise un instant au bord de ma vie J'ai regardé passer les gens qui l'avaient remplis Il y avait des bons, des gentils et des méchants Vus d'ici je pouvais les contempler en pensant Que certains l'avaient comblé de beaucoup de joies Que d'autres, en revanche, avaient abusé de moi Fallait-il, de ces derniers, regretter leur passage Sachant qu'avec eux j'avais fait l'apprentissage De la méfiance, du mensonge et de la trahison Et qu'ils avaient été une leçon, me réveillant de mes songes J'étais assise, sereine et à voir l'ensemble ainsi Je me rendais compte qu'il ne restait que les bons et les gentils A regarder dans ma direction avec franchise, Je ne voyais plus les visages de mes méprises Je me suis levée et vers la franchise j'ai tendu les bras J'ai, d'un battement de cil, déshumanisé les scélérats Le regard droit vers le reste de mon chemin J'ai pris, pour le reste de la route, tous ces amis par la main et j'ai dit... viens on part ensemble vers demain.
Marie Buisson