Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n'étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J'ai mieux respiré, j'ai détesté moins de choses, j'ai admiré librement ce qui méritait de l'être. Avant toi, hors de toi, je n'adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n'a jamais été qu'une force solitaire, une force de refus. Avec toi j'ai accepté plus de choses. J'ai appris à vivre. C'est pour cela sans doute qu'il s'est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense.
Albert Camus et Maria Casarès
Correspondance (1944-1959)
Souvent! je voyage et je quitte la terre,
Pour conquérir l'espace de ton cœur,
Et bâtir un univers juste pour toi,
Pour te faire vivre chaque instant de ma pensée,
Afin que tu puisses comprendre,
Et savoir que tu es mon rêve,
Si le rêve pourrait nous réunir,
Je fermerai mes yeux toute la vie.
Je suis la fille de celle qui écrivit cette lettre, -Cette lettre et tant d'autres que j'ai gardées. Celle-ci en dix lignes, m'enseigne qu'à soixante seize ans elle projetait et entreprenait des voyages, mais que l'éclosion possible, l'attente d'une fleur tropicale suspendait tout et faisait silence même dans son cœur destiné à l'amour. Je suis la fille d'une femme qui, dans un petit pays honteux, avare et resserré, ouvrit sa maison villageoise aux chats errants, aux chemineaux et aux servantes enceintes. Je suis la fille d'une femme qui, vingt fois désespérée de manquer d'argent pour autrui, courut sous la neige fouettée de vent crier de porte en porte, chez des riches, qu'un enfant, près d'un âtre indigent, venait de naître sans langes, nu sur de défaillantes mains nues... Puissé-je n'oublier jamais que je suis la fille d'une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d'un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle-même d'éclore, infatigablement, pendant trois quarts de siècle...
Sidonie-Gabrielle Colette
Le dilemme de l’amour.
En amour, il y a la complicité, les sentiments, l’être aimé et ce foutu passé.... Des choses, des moments, si dur à oublier, qu’ils reprennent le dessus sur le présent. Tu penses que ton nouvel amour pourra effacer tes cicatrices, panser tes blessures, mais il aura beau tout essayer, rien ne pourra vous rassurer!
En fait, chacun peut décider d’accepter ou non, la main tendue par le nouvel amour, même si ce n’est pas facile, même si la vie n’est pas tranquille, ils prennent le risque insensé de vouloir panser les maux, les blessures, mais bien souvent, ça ne suffit pas...
Je fais partie de ceux-là,
J’ai pris ce risque pour toi
Alors s’il te plaît
Ne refuse pas.
Je t’aime.
-Thierry Wlo-
Aimons toujours ! aimons encore ! Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit. L'amour, c'est le cri de l'aurore, L'amour c'est l'hymne de la nuit. Ce que le flot dit aux rivages, Ce que le vent dit aux vieux monts, Ce que l'astre dit aux nuages, C'est le mot ineffable: Aimons ! L'amour fait songer, vivre et croire. Il a pour réchauffer le cœur, Un rayon de plus que la gloire, Et ce rayon c'est le bonheur !
Victor Hugo
Quand je l'ai rencontrée pour la première fois, j'ai ressenti, en la voyant, une étrange sensation. Ce ne fut point de l'étonnement, ni de l'admiration, ce ne fut point ce qu'on appelle le coup de foudre, mais un sentiment de bien-être délicieux, comme si on m'eût plongé dans un bain tiède. Ses gestes me séduisaient, sa voix me ravissait, toute sa personne me faisait un plaisir infini à regarder. Il me semblait aussi que je la connaissais depuis longtemps, que je l'avais vue déjà. Elle portait en elle quelque chose de mon esprit. Elle m'apparaissait comme une réponse à un appel jeté par mon âme, à cet appel vague et continu que nous poussons vers l'Espérance durant tout le cours de notre vie.
Guy de Maupassant.
De tout, il resta trois choses: La certitude que tout était en train de commencer, la certitude qu'il fallait continuer, la certitude que cela serait interrompu avant que d'être terminé. Faire de l'interruption, un nouveau chemin, faire de la chute, un pas de danse, faire de la peur, un escalier, du rêve, un pont, de la recherche... une rencontre.
Fernando Pessoa
Je me suis assise un instant au bord de ma vie J'ai regardé passer les gens qui l'avaient remplis Il y avait des bons, des gentils et des méchants Vus d'ici je pouvais les contempler en pensant Que certains l'avaient comblé de beaucoup de joies Que d'autres, en revanche, avaient abusé de moi Fallait-il, de ces derniers, regretter leur passage Sachant qu'avec eux j'avais fait l'apprentissage De la méfiance, du mensonge et de la trahison Et qu'ils avaient été une leçon, me réveillant de mes songes J'étais assise, sereine et à voir l'ensemble ainsi Je me rendais compte qu'il ne restait que les bons et les gentils A regarder dans ma direction avec franchise, Je ne voyais plus les visages de mes méprises Je me suis levée et vers la franchise j'ai tendu les bras J'ai, d'un battement de cil, déshumanisé les scélérats Le regard droit vers le reste de mon chemin J'ai pris, pour le reste de la route, tous ces amis par la main et j'ai dit... viens on part ensemble vers demain.
Marie Buisson
We're born alone, we live alone, and we die alone. Only through our love and friendship can we create the illusion for the moment that we're not alone.
283 posts