Je ne suis pas insensible à la douleur comme tu le penses, j’ai appris à la maîtriser. Je ne suis pas sans émotions comme tu le penses, j’ai appris à les évacuer rapidement. Je n’ai pas eu une vie aussi facile comme tu le penses, j’ai appris à tourner la page. Je ne vis pas sur un nuage comme tu le penses, j’ai appris à aimer ma vie. Je ne me crois pas plus belle que les autres comme tu le penses, j’ai appris à m’aimer comme je suis. Je ne suis pas tant connue que tu le penses, j’ai appris à être à l’écoute des autres. Je ne suis pas aussi faible comme tu le penses, j’ai appris que la haine n’aide personne. Je ne crois pas connaître la vie plus que les autres comme tu le penses, j’ai appris à exprimer mes idées. Quand à toi, tu as infiniment plus de valeur que ce que tu penses, sauf que tu ne le reconnais pas encore.
-Belinda Santiago-
Une fleur ne pense jamais à être en concurrence avec la fleur qui est à côté d'elle. Une fleur s'épanouit, c'est tout !
Zen Shin
A la femme aimée.
Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume, Le ciel mêlait aux ors le cristal et l'airain. Ton corps se devinait, ondoiement incertain, Plus souple que la vague et plus frais que l'écume. Le soir d'été semblait un rêve oriental De rose et de santal.
Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids. Leurs parfums expirants s'échappaient de tes doigts En le souffle pâmé des angoisses suprêmes. De tes clairs vêtements s'exhalaient tour à tour L'agonie et l'amour.
Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes La douceur et l'effroi de ton premier baiser. Sous tes pas, j'entendis les lyres se briser En criant vers le ciel l'ennui fier des poètes Parmi des flots de sons languissamment décrus, Blonde, tu m'apparus.
Et l'esprit assoiffé d'éternel, d'impossible, D'infini, je voulus moduler largement Un hymne de magie et d'émerveillements. Mais la strophe monta bégayante et pénible, Reflet naïf, écho puéril, vol heurté, Vers ta Divinité.
Renée VIVIEN
Un homme, pour moi, ce n'est ni un portefeuille pour assurer mon existence, ni une étiquette dont j'ai besoin de circuler dans la société, ni un bijou qu'il m'amuserait de porter pour que d'autres me l'envient, ni un sexe où accrocher mon reste de jeunesse pour la retenir, ni un poste à transistor destiné à combler le silence. C'est un être humain avec lequel je veux trouver ce qu'il y a de plus rare au monde: un langage commun. Communiquer, s'entendre, être entendu et entendre l'autre.
-Françoise Giroud
De la souffrance vient la sensibilité dont naît l'intelligence.
Tout le monde parle de savoir-vivre, mais personne de savoir-souffrir.
Ce qui importe ce n'est pas le poids qui t'accable, c'est comment tu te courbes pour ne pas casser.
Ce n'est pas le bruit qui t'abasourdit, c'est comment tu écoutes les murmures du monde.
Ce n'est pas la force du vent qui t'emporte, c'est comment tu hisses tes voiles.
Ce n'est pas la hauteur des vagues qui te frappent, c'est comment tu t'y laves.
Ce n'est pas l'absence de lumière qui t'entoure, c'est comment tu chantes dans le noir.
Ce n'est pas ce que tu perds, c'est comment tu ouvres ton cœur pour la suite.
Ce n'est pas la quantité de larmes que tu verses, c'est comment tu souris en pleurant.
Ce qui importe, ce n'est pas l'intensité du feu que tu traverses, c'est comment tu danses dans les flammes.
-Stephan Schillinger.
Et je saigne de ton absence dans un silence en velours... ton absence, ton parfum, ta présence me manque et je sais que désormais il me faudra composer sans toi. Où es tu? tu es parti loin de ma vie, je suis là avachie sur le canapé et je me laisse bercer par les souvenirs... une larme c'est glissée sur mon visage blessé, l'amour arrive sans crier gare et disparaît, comme un souffle.
Maurice Fombeure
Je suis la fille de celle qui écrivit cette lettre, -Cette lettre et tant d'autres que j'ai gardées. Celle-ci en dix lignes, m'enseigne qu'à soixante seize ans elle projetait et entreprenait des voyages, mais que l'éclosion possible, l'attente d'une fleur tropicale suspendait tout et faisait silence même dans son cœur destiné à l'amour. Je suis la fille d'une femme qui, dans un petit pays honteux, avare et resserré, ouvrit sa maison villageoise aux chats errants, aux chemineaux et aux servantes enceintes. Je suis la fille d'une femme qui, vingt fois désespérée de manquer d'argent pour autrui, courut sous la neige fouettée de vent crier de porte en porte, chez des riches, qu'un enfant, près d'un âtre indigent, venait de naître sans langes, nu sur de défaillantes mains nues... Puissé-je n'oublier jamais que je suis la fille d'une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d'un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle-même d'éclore, infatigablement, pendant trois quarts de siècle...
Sidonie-Gabrielle Colette
We're born alone, we live alone, and we die alone. Only through our love and friendship can we create the illusion for the moment that we're not alone.
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