Petit Reblog Pour Plus D’explications : J’ai Voulu, Avec Ce Dessin, Présenter L’acte Du Rasage

Petit reblog pour plus d’explications : J’ai voulu, avec ce dessin, présenter l’acte du rasage (et de l’épilation) en tant que femme, d’un autre point de vue que celui qui est traditionnellement accepté. Sur ce dessin, il s’agit de reconsidérer les poils en leur accordant une certaine forme de beauté, en les remplaçant par des fleurs et des végétaux pour changer des connotations qui lui sont habituellement attribuées (saleté, laideur). Le poil est moralement et socialement beaucoup mieux accepté chez l’homme que chez la femme, et ce pour une raison : il est symbole de virilité (à notre époque) donc de force et d’indépendance; alors que pour elle, l’épilation est une réelle pression sociale. C’est une manière comme une autre de lui faire subir une domination de plus, son corps doit être validé aux yeux de la société. Il est sans cesse jugé, critiqué, validé et soumis au regard des autres. Les femmes devraient être réduites à cultiver leur apparence ? C’est malheureusement principalement à travers ce prisme qu’elles sont évaluées au sein de la société. Le culte de l’image et de l’apparence est un problème actuel, mais pour les femmes il est démultiplié. Leur corps au « naturel » n’est pas correct, elles sont imparfaites et le resteront quoi qu’elles fassent. Le corps de la femme doit être glabre, lisse, ce qui peut évoquer l’enfance, et donc une forme d’impuissance, de soumission, de faiblesse, contrairement à un corps poilu, qui évoquera plus la virilité, une certaine forme de pouvoir, de domination… Sur mon dessin, la femme est entourée d’un contour violet, qui délimite sa liberté personnelle et le carcan qu’elle exerce et subit malgré et sur elle-même en se rasant. Elle n’a pas de yeux ni de bouche pour représenter sa perte d’identité et d’individualité face à cette pression universelle. Le rasoir a un cerne à l’encre noire pour le mettre en valeur, et attirer l’attention du spectateur sur le rasage. Les fleurs tombées au sol sont le symbole d’une beauté arrachée et perdue au corps.

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