La réalisatrice ghanéenne Frances Bodomo, revient sur le pari fou d'Edward Nkoloso d'envoyer une jeune femme de 17 ans dans l'espace. Afronauts a été présenté en 2014 au Sundance Film Festival.
1962, sur fond de luttes pour l'Indépendance en Rhodésie du Nord, un homme, le professeur Edward Festus Makuka Nkoloso trouve un écho médiatique à son rêve fou de participer à la course à l'espace qui oppose les États-Unis à l'Union soviétique. Pour se faire il constitue une équipe qu'il entraine et c'est une jeune femme de 17 ans qui sera envoyée sur la lune. Le professeur n'obtiendra jamais les crédits demandés et la mission sera dissoute après que la je femme tombe enceinte. Entre utopie et dérision cette folle aventure dit surement quelques chose de l'histoire de l'Afrique qui entre, au tournant des années 1960, dans le tourbillon des Indépendances.
Et pour poursuivre ce reportage de la CCTV : http://english.cntv.cn/program/facesofafrica/20130909/100179.shtml
Henry Taylor, The Times They Ain’t A Changin’, Fast Enough, 2017
Woman with tekua hairstyle, Elmina, Ghana. Photo by Eliot Elisofon, 1970-71.
Funsho Ogundipe Musician/Composer/Founder of Ayetoro, Lagos @101Ayetoro
Amadou Balake - “Super Bar Konon Mousso”
This tune by Amadou Balake the Burkinabe born vocalist was recorded in Lagos in 1978 at a time when Afrobeat had become one of the main vehicles for artistic expression by talented musicians on the African continent. Its groove and swing make it irresistible.
Nelly Uchendu - Love Nwantinti (1977) Referred to as the “Golden Voice of Nigeria,” Nelly Uchendu was one of the few female singers in the Igbo high life genre.
Nelly burst upon the scene in 1977 with “Love Nwantinti,” a song based on the folklore of her native Enugu, and quickly followed that up with a number of hits like “Aka Bu Eze” and “Mamausa.”
“We wanted to capture the essence of South African township culture in the 80s and 90s,” says South African photographer Kristin-Lee Moolman, recalling the brief for this shoot – the SS16 lookbook for emerging designer Rich Mnisi’s brand OATH studio. “The culture of androgyny was at its peak, supported largely by the need to ‘show up’ (out do each other).” So, to shoot the images, they headed to Mnisi’s grandmother’s house in Chiawelo, Soweto. When it came to casting the story, Moolman and Mnisi were keen to paint an accurate picture of youth culture in Johannesburg.
While Janet Otobo is a professional model, Wayne Swart is a student who they street cast on the way to the shoot. Aart Verrips is a photographer and, in fact, was Moolman’s assistant on the day. Incidentally it was Verrips’ first time in Soweto. “(It) was a new experience, especially being Afrikaans and gay,” he told us. “It was incredibly refreshing to go to the township and experiencing something totally different to what your perception had been.” As for Lucky Macheke – an accountant – he is Mnsis’s cousin and just happened to be hanging out in his grandmother’s house.
Desire Marea is one half of FAKA, an art duo who, as black queer artists, explore their complex identities through performance. “We teach complexities in a radical fight for our own humanity,” Marea says, explaining their raison d’être. In fact, Moolman and Mnisi also wanted to engage in identity politics in this shoot. “We felt that androgyny resonates with young people in South Africa now, where there is almost a celebration of LGBT communities as a movement to oppose cultural stereotypes and homophobia.
Written by Ted Stansfield for Dazed
I would like to leave behind me the conviction that if we maintain a certain amount of caution and organization we deserve victory. You cannot carry out fundamental change without a certain amount of madness. In this case, it comes from nonconformity, the courage to turn your back on the old formulas, the courage to invent the future. It took the madmen of yesterday for us to be able to act with extreme clarity today. I want to be one of those madmen. We must dare to invent the future.
Thomas Sankara, 1985 (via thefutureweird)
Publié dans le magazine du Goethe Institut RDC
Vu d’Occident il semblerait que le futur devienne une notion obsolète voire une vision inquiétante. Mais sur le continent africain la perspective est tout autre portée par la mondialisation, l’essor des technologies numériques et une jeunesse qui veut croire que de nouvelles perspectives s’ouvrent à elle. Alors qu’une élite entreprenante emboite le pas au modèle techno-capitaliste néolibéral, des voix se font entendre pour imaginer des futurs non alignés sur les modèles de développement occidentaux qui ont largement montré leurs limites.
En Europe le futur serait-il devenu une notion obsolète? Les crises à répétition du capitalisme financier, la menace d’un changement climatique dont les effets destructeurs seraient irrémédiables pour la planète, la multiplication des conflits et les mouvements massifs de population qui en résultent, l’écart croissant séparant les plus riches des plus pauvres, nourrissent le sentiment que ce qui est « à venir » n’est peut-être plus du tout désirable.
Du côté des États-Unis, le futur apparait totalement confisqué par les projections des maîtres de la Silicon Valley. À travers le projet trans-humaniste développé au sein des laboratoires de la Singularity University fondée par le futurologue Ray Kurzweil, les grandes entreprises de la révolution numérique prétendent relancer le progrès grâce principalement aux recherches dans les neurosciences qui pourraient transformer notre humanité. En attendant l’avènement d’un être nouveau issu de l’union de l’homme et de la machine, elles inondent le monde de gadgets technologiques plus futuristes les uns que les autres destinés à remporter notre adhésion.
Mais ces deux visions ne prennent pas en compte les profondes transformations géopolitiques amorcées au siècle dernier qui façonnent les débuts du XXIe siècle. En effet, l’entrée de nouveaux acteurs dans la politique et l’économie mondiales ont provoqué des transferts de pouvoirs et fait émerger des puissances alternatives. De ce monde multipolaire dont l’Occident n’est plus le centre surgissent de nouvelles représentations qui fonctionnent comme autant d’outils collectifs de spéculation et mettent à jour de nouvelles potentialités.
Avec des taux de croissance positifs, des ressources premières stratégiques, un équipement technologique grandissant et une population majoritairement jeune – en 2050 le continent africain comptera 2,4 milliards d’Africains dont près de la moitié aura moins de 18 ans et dont 60 % vivra dans les villes –, l’Afrique dispose d’atouts générateurs d’une dynamique qui fait d’elle le continent du futur. Mais si l’Afrique est le continent du futur, il n’en reste pas moins qu’à l’heure actuelle, un Africain sur deux est encore en situation de grande pauvreté. La conjonction population majoritairement jeune / taux de chômage élevé / urbanisation galopante / incapacité actuelle des gouvernements à satisfaire les besoins en énergies prévaut dans de nombreux pays et est potentiellement explosive. Les très convoités minerais de l’électronique – la cassitérite, le coltan, la wolframite et l’or qui entrent dans la fabrication de la majorité des produits électroniques – sont avant tout des facteurs de conflit. Et depuis quelques années, le continent abrite parmi les plus grandes déchetteries à ciel ouvert de matériel électronique au monde.
Face au grand écart que vit le continent au quotidien, des voix s’élèvent pour défendre l’idée que si l’Afrique veut élaborer des futurs qui lui soient profitables, il lui faut accomplir une profonde révolution culturelle.
C’est ce à quoi s’attachent deux initiatives remarquables, portées d’un côté par un économiste et écrivain sénégalais, Felwine Sarr et de l’autre, par un collectif, le WɔɛLab au Togo.
La démarche de Felwine Sarr développée notamment dans son dernier ouvrage, Afrotopia, se revendique comme une « utopie active » et pourrait peut-être bien devenir le terreau d’un mouvement intellectuel et artistique. Pour l’économiste, ce dont souffre l’Afrique, c’est avant tout d’un déficit « d’une pensée et d’une production de ses propres métaphores du futur ». Pour que le continent puisse « se penser, se représenter, se projeter » Felwine Sarr prône le non alignement sur les modèles de développement tels qu’ils ont été conçus par les puissances occidentales et qui fonctionnent pour l’Afrique comme l’objectif à atteindre quelqu’en soit le coût humain, culturel et social. C’est en opérant la rupture et en procédant à une archéologie des cultures locales que le continent africain parviendra à mettre en place des modèles autochtones « plus conscients, plus soucieux de l’équilibre entre les différents ordres, du bien commun et de la dignité ». Au delà, c’est en trouvant sa force propre que l’Afrique pourra contribuer à « porter l’humanité à un autre palier ».
Ouvert en 2012 par l’architecte / anthropologue Sename Koffi Agbodjinou, le WɔɛLab qui se définit comme le premier espace de démocratie technologique est également une utopie active. Ce fablab / hackerspace / incubateur / école, revendique l’action « par la base et pour la base », combat la notion de propriété et a pour ambition de redonner aux citadins une capacité d’action en articulant réapropriation des savoirs vernaculaires, technologies numériques, culture du partage et intelligence collective. Concretement, sa démarche consiste à transposer en milieu urbain des modes de fonctionnement traditionnels qui ont prouvé leur efficacité, comme par exemple les enclos d’initiation (espaces d’apprentissage dans lesquels les jeunes réunis par tranche d’âge sont accompagnés pour détecter leur compétences et les transformer en savoir-faire) à les mettre au service d’innovations technologiques utiles et viables économiquement. Il s'est récemment distingué à l’échelle internationale en concevant la première imprimante 3D quasiment exclusivement à partir de déchets informatiques recyclés.
Ces démarches nous suggèrent que pour penser le futur de l’Afrique il convient donc de se placer dans une perspective plurielle et non alignée, de penser avec les capacités d’anticipation autochtones et contre les rémanences du colonialisme soutenues par la globalisation et son modèle économique « star », l’ultra libéralisme.
Oulimata Gueye
WɔɛLab http://www.woelabo.com/
Felwine Sarr, Afrotopia, Philippe Rey, Paris 2016, 160 pages.
The Snake dress Iris Van Herpen, Voltage, 2013, japanese microfiber polyester and laser cut mat polyester-film, credits: M. Zoeter x Iris van Herpen
35 rhums (Claire Denis, 2008)
"Of whom and of what are we contemporaries? And, first and foremost, what does it mean to be contemporary?" Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain?, Paris, Rivages, 2008. Photo: Icarus 13, Kiluanji Kia Henda
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